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5 Questions à Frédéric Encel sur Benyamin Netanyahou

Le 21 mai 2017, Donald Trump et son administration r&eacute;servent leur premi&egrave;re visite &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger &agrave; l&rsquo;alli&eacute; historique saoudien que son pr&eacute;d&eacute;cesseur a tant malmen&eacute;. En &eacute;change de son soutien politique, le roi Salmane paraphe les 380 milliards de dollars de contrats que le nouveau pr&eacute;sident&nbsp;lui soumet. Mais cela n&rsquo;aurait pas &eacute;t&eacute; possible sans l&rsquo;amorce du retournement de la situation budg&eacute;taire du champion du sunnisme. Cette &eacute;volution prend sa source dans le pacte sign&eacute; six mois plus t&ocirc;t entre Riyad et Moscou. Fin 2016, les deux capitales se sont entendues pour plafonner leur production de p&eacute;trole en vue de susciter un rebond des cours. Depuis l&rsquo;effondrement de l&rsquo;&eacute;t&eacute; 2014, leur atonie fragilise tous les grands Etats producteurs. Les deux pays p&egrave;sent le quart de la production annuelle mondiale (97 millions de barils/jour en 2017) et plus de la moiti&eacute; en y ajoutant l&rsquo;OPEP, sous la coupe de Riyad.

La monarchie saoudienne est financ&eacute;e aux trois quarts par les ventes d&rsquo;hydrocarbure.&nbsp;En de&ccedil;&agrave; de 85/90 dollars le baril, son &laquo;&nbsp;Etat providence&nbsp;&raquo; est d&eacute;ficitaire. D&egrave;s 2015, son budget affiche un trou in&eacute;dit (100 milliards de dollars). Au rythme des d&eacute;penses, ses r&eacute;serves (plus de 660 milliards de dollars) auront fondu en moins de cinq ans, calculent les experts. 80% des actifs sont fonctionnaires. L&rsquo;eau, l&rsquo;essence et le logement sont subventionn&eacute;s, l&rsquo;essentiel de la nourriture import&eacute;e, comme les armes, dont il est le premier acheteur mondial. En raison de l&rsquo;envol&eacute;e de sa consommation &eacute;nerg&eacute;tique, ses exportations de p&eacute;trole ont m&ecirc;me recul&eacute; en dix ans.

Les princes refusent d&rsquo;abord que l&rsquo;OPEP diminue sa production. Ils esp&egrave;rent asphyxier les oilmen am&eacute;ricains responsables de la d&eacute;flagration de l&rsquo;&eacute;t&eacute;&nbsp;2014&nbsp;: ces derniers ont inond&eacute; le march&eacute; de leur p&eacute;trole de schiste qu&rsquo;ils pompent d&eacute;sormais &agrave; un co&ucirc;t comp&eacute;titif. En vain. A l&rsquo;automne 2016, Riyad r&eacute;vise donc ses positions. Elle l&egrave;ve son v&eacute;to &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de m&eacute;nager une exception &agrave; l&rsquo;Iran, que l&rsquo;accord sur le nucl&eacute;aire autorise de nouveau &agrave; exporter, ouvrant ainsi la voie &agrave; un arrangement au sein de l&rsquo;OPEP. Le moment est aussi favorable pour y associer les Russes. D&eacute;jouant tous les pronostics, ils ont accru leur production dans des proportions record depuis la chute de l&rsquo;URSS afin de compenser leurs pertes financi&egrave;res. Sign&eacute; le 30 novembre 2016, l&rsquo;accord orchestre une baisse &agrave; 1,8 million de baril par jour. Cela &eacute;quivaut &agrave; l&rsquo;exc&eacute;dent de l&rsquo;offre mondiale. A l&rsquo;automne 2017, ces termes sont reconduits pour l&rsquo;ann&eacute;e 2018. Tomb&eacute; &agrave; 40 dollars le baril en moyenne en 2016, le brut est remont&eacute; &agrave; 53 dollars en 2017 et pointe &agrave; 65 dollars au premier trimestre 2018.

Le roi Salmane doit une fi&egrave;re chandelle &agrave; Poutine. Pour ce dernier, l&rsquo;urgence &eacute;tait moindre. A plus de 50 dollars le baril, en combinant le regain de sa production et la d&eacute;valuation du rouble, la Russie a restaur&eacute; d&egrave;s 2016 sa rente des hydrocarbures. D&rsquo;ailleurs, ses p&eacute;troliers sont oppos&eacute;s aux quotas. Poutine leur a tordu le bras. Car en &eacute;change, il a obtenu l&rsquo;engagement des Saoudiens de mettre le hol&agrave; au soutien qu&rsquo;ils dispensaient depuis 2011 &agrave; la n&eacute;buleuse djihadiste qui combat l&rsquo;arm&eacute;e de Bachar Al Assad en Syrie. Et au passage, il a obtenu gain de cause pour l&rsquo;Iran. Alors que le baril oscille autour de 80 dollars, Moscou et Riyad pourraient reconsid&eacute;rer leurs positions &agrave; la prochaine r&eacute;union de l&rsquo;OPEP, fin juin, &agrave; Vienne.

Sauveur du roi Salmane et de son fils MBS, Poutine est devenu le principal arbitre du Moyen-Orient et des cours du brut.

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19/06/2018 - Toute reproduction&nbsp;interdite.

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Comment Moscou a remis à flot Riyad

&laquo;&nbsp;Nos amis am&eacute;ricains perturbent pas mal les affaires en ce moment&nbsp;&raquo;, conc&egrave;de Pierre Gattaz quelques heures avant d&rsquo;assister &agrave; la 22e &eacute;dition du Davos russe, auquel participent 170 entreprises tricolores. Cette ann&eacute;e, le Forum &eacute;conomique international de Saint-P&eacute;tersbourg (24-26 mai) a mis &agrave; l&rsquo;honneur le Japon et la France. Leur nombre t&eacute;moigne, selon le patron du Medef, de l&rsquo;importance des liens &eacute;conomiques franco-russes comme des choix strat&eacute;giques de la politique fran&ccedil;aise. En d&eacute;clin depuis les sanctions am&eacute;ricaines et europ&eacute;ennes de 2014 suite &agrave; l&rsquo;affaire ukrainienne, les &eacute;changes bilat&eacute;raux red&eacute;marrent. Ils sont en hausse de 26% en 2017 pour un total de 13 milliards d&rsquo;euros. La remont&eacute;e des cours du brut a certes rench&eacute;ri nos importations (+37%) mais on observe aussi un regain de nos exportations (+14%). Sixi&egrave;me fournisseur de la Russie, la France est parmi les premiers investisseurs&nbsp;: au second rang en stock (20 milliards d&rsquo;euros) derri&egrave;re l&rsquo;Allemagne, parmi les premiers en flux (2 milliards d&rsquo;euros). 500 soci&eacute;t&eacute;s fran&ccedil;aises, dont 35 du CAC 40, y sont implant&eacute;es. Avec 170 000 salari&eacute;s, elles sont les principaux employeurs &eacute;trangers en Russie. Cons&eacute;quence des sanctions, les Fran&ccedil;ais produisent davantage sur place. Si les autorit&eacute;s russes applaudissent, elles deviennent beaucoup plus vuln&eacute;rables &agrave; l&rsquo;arme am&eacute;ricaine de l&rsquo;extraterritorialit&eacute;.

Ce que ne peut pas dire Pierre Gattaz, c&rsquo;est que la communaut&eacute; fran&ccedil;aise des affaires en Russie est sur le qui-vive depuis le revirement am&eacute;ricain sur l&rsquo;accord nucl&eacute;aire iranien de 2015. Washington a assorti sa volte-face d&rsquo;un r&eacute;gime durci - et cette fois unilat&eacute;ral - de sanctions. &laquo;&nbsp;C&rsquo;est le maximum de ce qu&rsquo;ils pouvaient faire&nbsp;&raquo;, r&eacute;sume un expert. A partir du 4 novembre, toutes les entreprises ayant des int&eacute;r&ecirc;ts aux Etats-Unis ou utilisant le dollar et qui s&rsquo;obstineraient &agrave; travailler avec l&rsquo;Iran rel&egrave;veront de la Justice am&eacute;ricaine, au nom du principe d&rsquo;extraterritorialit&eacute; de ses lois. Malgr&eacute; la promesse de l&rsquo;Union europ&eacute;enne d&rsquo;actualiser ses m&eacute;canismes de d&eacute;fense (le dispositif de 1996 &eacute;dict&eacute; contre l&rsquo;embargo am&eacute;ricain sur Cuba), la plupart des fleurons fran&ccedil;ais vont plier bagage. Ce march&eacute; ne vaut pas son risque, ont-ils calcul&eacute;. Or, le prochain pays dans le collimateur de l&rsquo;OFAC, l&rsquo;organisme am&eacute;ricain de contr&ocirc;le des sanctions, est la Russie, analysent les experts. En mars et avril, sa liste des personnes et soci&eacute;t&eacute;s blacklist&eacute;es dans ce pays s&rsquo;est singuli&egrave;rement allong&eacute;e - l&agrave; encore par d&eacute;cision unilat&eacute;rale. Dans quelques temps, glisse un connaisseur, &laquo;&nbsp;On peut imaginer qu&rsquo;apparaisse par exemple le nom de la filiale bancaire de Rosbank &ndash; d&eacute;tenue par la Soci&eacute;t&eacute; G&eacute;n&eacute;rale &ndash; qui poss&egrave;de les comptes de l&rsquo;usine AvtoVAZ &agrave; Togliatti, vaisseau amiral du constructeur russe, propri&eacute;t&eacute; de Renault&hellip;&nbsp;&raquo; Un second &eacute;l&eacute;ment renforce leur inqui&eacute;tude&nbsp;: la perspective du vote par la Douma d&rsquo;un arsenal durci de contre-sanctions. En l&rsquo;&eacute;tat, les projets pr&eacute;voient que les entreprises &eacute;trang&egrave;res qui appliqueraient les sanctions occidentales sur le territoire russe seraient automatiquement poursuivies. A Saint-P&eacute;tersbourg, Emmanuel Macron a &eacute;voqu&eacute; l&rsquo;affaire avec Vladimir Poutine. Sans sa signature sur les futures lois, la menace concoct&eacute;e par la fange dure de la Douma restera lettre morte.

Les Fran&ccedil;ais pr&eacute;sents &agrave; Saint-P&eacute;tersbourg auront not&eacute; que la d&eacute;l&eacute;gation &eacute;trang&egrave;re la plus nombreuse &eacute;tait&hellip; am&eacute;ricaine. Il est plus ais&eacute; pour ces entreprises de n&eacute;gocier aupr&egrave;s &laquo;&nbsp;leur&nbsp;&raquo; OFAC des d&eacute;rogations aux sanctions. Entre 2013 et 2017, elles ont d&rsquo;ailleurs sauv&eacute; leurs parts de march&eacute;s en Russie, dont elles demeurent le troisi&egrave;me fournisseur. De m&ecirc;me, observe-t-on que l&rsquo;activit&eacute; des soci&eacute;t&eacute;s d&rsquo;import-export &agrave; capitaux am&eacute;ricains bas&eacute;es &agrave; Duba&iuml; a explos&eacute;&nbsp;: &nbsp;le grand port &eacute;mirati est connu pour &ecirc;tre le centre offshore du commerce avec l&rsquo;Iran.

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26/06/2018 - Toute reproduction&nbsp;interdite.&nbsp;

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Sanctions américaines : Après l’Iran, la Russie ?

Toutefois, les relations entre le Hamas et les militaires du Caire n&rsquo;ont pas toujours &eacute;t&eacute; roses. En effet, il faut rappeler que le Hamas avait perdu un alli&eacute; de poids en la personne de l&rsquo;ancien pr&eacute;sident &eacute;gyptien, issu des Fr&egrave;res musulmans, Mohamed Morsi, lorsque ce dernier fut renvers&eacute; par l&rsquo;arm&eacute;e en juillet 2013. De plus, avec le retour aux manettes des militaires et de Sissi, l&rsquo;Egypte avait alors entrepris (les m&eacute;dias occidentaux en ont peu parl&eacute;) une lutte impitoyable contre le mouvement palestinien de Gaza avec des bombardements massifs, la destruction et l&rsquo;inondation de tous les tunnels au Sud de l&rsquo;enclave et enfin, la fermeture du point de passage de Rafah. Le Hamas a par ailleurs longtemps soutenu les milices jihadistes dans le Sina&iuml;. Toutefois, tr&egrave;s isol&eacute; politiquement, militairement et sur le plan international, le groupe terroriste palestinien a commenc&eacute; &agrave; craindre d&rsquo;&ecirc;tre &laquo; d&eacute;bord&eacute; &raquo; par Daesh, qui a s&eacute;duit de plus en plus la jeunesse arabe isra&eacute;lienne et palestinienne. Ainsi, la milice palestinienne a peu &agrave; peu cess&eacute; sa politique tacite et parfois contradictoire (arrestations de djihadistes &agrave; Gaza et soutien aux milices du Sina&iuml;) pour pr&eacute;f&eacute;rer un &laquo; rapprochement &raquo;, forc&eacute; et contre nature, avec l&rsquo;arm&eacute;e &eacute;gyptienne, afin tout simplement de sauvegarder son pouvoir et son leadership. C&rsquo;est pourquoi, les Egyptiens ont eux aussi d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;&eacute;tablir une sorte de coop&eacute;ration avec le Hamas, pourtant toujours consid&eacute;r&eacute; comme une organisation terroriste au Caire. De fait, depuis le r&eacute;chauffement de leurs relations, le point de passage de Rafah ouvre plus r&eacute;guli&egrave;rement. Depuis 2017, des repr&eacute;sentations du mouvement islamiste palestinien ont donc &eacute;t&eacute; r&eacute;guli&egrave;rement re&ccedil;ues au Caire. Enfin, dans le but de r&eacute;concilier l&rsquo;Autorit&eacute; palestinienne et le Hamas, des rencontres, avec des diplomates ou des officiers des renseignements &eacute;gyptiens, sont fr&eacute;quemment organis&eacute;es. Les Egyptiens ont m&ecirc;me leur homme pour l&rsquo;apr&egrave;s-Abbas et prendre la t&ecirc;te de l&rsquo;autorit&eacute; palestinienne&nbsp;: C&rsquo;est le &laquo;&nbsp;terrible&nbsp;&raquo; Mohammed Dahlan, l&rsquo;ancien &laquo;&nbsp;Monsieur s&eacute;curit&eacute;&nbsp;&raquo; du Fatah&hellip;

Ces derniers mois, de nombreux Gazaouis, encadr&eacute;s par le Hamas, ont marqu&eacute; le 70e anniversaire de la cr&eacute;ation d&rsquo;Isra&euml;l en 1948, ce qu&rsquo;ils appellent la Nakba, ou &laquo; catastrophe &raquo;, tout en protestant contre le transfert de l&rsquo;ambassade des &Eacute;tats-Unis de Tel Aviv &agrave; J&eacute;rusalem, en organisant &laquo;&nbsp;des Marches pour le retour&nbsp;&raquo; mais &eacute;galement en essayant de forcer la fronti&egrave;re isra&eacute;lienne.

La r&eacute;ponse des forces arm&eacute;es de l&rsquo;Etat h&eacute;breu fut brutale. Il y eut de nombreux morts et bless&eacute;s du c&ocirc;t&eacute; palestinien.

Bien &eacute;videmment, mais surtout pour la forme, les autorit&eacute;s &eacute;gyptiennes ont publi&eacute; le lundi 14 mai, une rare condamnation de la r&eacute;action meurtri&egrave;re d&rsquo;Isra&euml;l (plus de 60 tu&eacute;s chez les manifestants palestiniens) durant les affrontements le long de la fronti&egrave;re avec la bande de Gaza.

Mais en coulisses, en raison de ses contacts avec J&eacute;rusalem et Ramallah, Le Caire a us&eacute; de tout son poids, en envoyant des &eacute;missaires sur zone ou en recevant des repr&eacute;sentants du Hamas ou d&rsquo;Isra&euml;l au Caire, dans le but d&#39;&eacute;viter une escalade de la violence trop importante et qui deviendrait incontr&ocirc;lable.

D&rsquo;ailleurs, si un semblant de retour au calme put avoir lieu, ce serait notamment &agrave; la suite d&rsquo;un entretien au Caire, il y a quelques semaines, entre le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, et le chef des services de renseignements &eacute;gyptiens, Kamal Abbas.

D&rsquo;apr&egrave;s certaines sources, le responsable &eacute;gyptien, tr&egrave;s remont&eacute;, n&rsquo;aurait pas m&acirc;ch&eacute; ses mots et aurait menac&eacute; le palestinien en ces termes&nbsp;: &laquo;&nbsp;Si tu n&rsquo;arr&ecirc;tes pas d&rsquo;envoyer ta population &agrave; la mort, c&rsquo;est toi et le Hamas qui aurez son sang sur vos mains&nbsp;! Si tu continues, Isra&euml;l r&eacute;pondra toujours et prendra m&ecirc;me des mesures encore plus s&eacute;v&egrave;res, je te le garantis&nbsp;! S&rsquo;ils (les Isra&eacute;liens) d&eacute;cident de reprendre leurs &laquo;&nbsp;&eacute;liminations cibl&eacute;es&nbsp;&raquo; ou de d&eacute;truire vos belles villas, nous ne bougerons pas un petit doigt pour vous&nbsp;! Alors arr&ecirc;te imm&eacute;diatement&nbsp;!&nbsp;&raquo;

M&ecirc;me si le Hamas semble parfois d&eacute;pass&eacute; par d&rsquo;autres groupes djihadistes &agrave; Gaza, le message est apparemment bien pass&eacute;&hellip;

Enfin, lors de la reconnaissance par Donald Trump de J&eacute;rusalem comme capitale d&rsquo;Isra&euml;l, Sissi est rest&eacute; relativement discret, ne condamnant pas pour autant la d&eacute;cision du pr&eacute;sident am&eacute;ricain. Mais ce qui est certain, c&rsquo;est qu&rsquo;actuellement, pour des raisons de prestige, le prince h&eacute;ritier saoudien et surtout le pr&eacute;sident &eacute;gyptien, sont plus que jamais tr&egrave;s impliqu&eacute;s dans les n&eacute;gociations actuelles, et plus ou moins secr&egrave;tes, &agrave; propos du futur processus de paix isra&eacute;lo-palestinien, relanc&eacute; par l&rsquo;administration Trump. Si le &laquo;&nbsp;deal du si&egrave;cle&nbsp;&raquo; venait &agrave; voir finalement le jour, &agrave; n&rsquo;en pas douter, l&rsquo;Egypte de Sissi y sera pour beaucoup&hellip;

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27/06/2018 - Toute reproduction&nbsp;interdite.

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Le futur rôle de l’Egypte dans la résolution du conflit israélo-palestinien

5 Questions à Ghislain de Castelbajac sur Oman

D&eacute;sesp&eacute;rante routine. Chaque mois, les autorit&eacute;s isra&eacute;liennes d&eacute;truisent, d&eacute;molissent ou s&rsquo;emparent d&rsquo;infrastructures ou de b&acirc;timents palestiniens &agrave; travers la Cisjordanie (West Bank). Dans ses bulletins hebdomadaires, l&rsquo;Office de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs) en tient scrupuleusement la comptabilit&eacute;. En mai, le chiffre de ces destructions ou expropriations s&rsquo;est &eacute;lev&eacute; &agrave; 34, soit sensiblement le m&ecirc;me nombre que pour chacun des quatre premiers mois de 2018 et des 12 mois de 2017. A chaque fois, l&rsquo;Office mentionne aussi le nombre d&rsquo;infrastructures d&eacute;truites ou expropri&eacute;es qui avaient &eacute;t&eacute; construites avec les dons de l&rsquo;Union europ&eacute;enne ou de ses Etats membres.

Le 2 mai, dans le gouvernorat d&rsquo;H&eacute;bron, pas moins de onze infrastructures financ&eacute;es par l&rsquo;UE ont ainsi &eacute;t&eacute; d&eacute;molies, dont des maisons, des syst&egrave;mes hydrauliques ou solaires, des moyens de subsistance (livelihood)&hellip;, parce qu&rsquo;elles se trouvaient &agrave; proximit&eacute; d&rsquo;une &laquo;&nbsp;zone de tir&nbsp;&raquo; utilis&eacute;e par l&rsquo;arm&eacute;e isra&eacute;lienne pour ses entra&icirc;nements.

Dans le gouvernorat de Salfit, toujours en mai c&rsquo;est une route construite avec des fonds europ&eacute;ens qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;truite. Elle permettait de relier le village de Haris &agrave; une route principale et &eacute;tait utilis&eacute;e par quelque 3800 personnes.

Toujours selon l&rsquo;Office de coordination, six infrastructures, dont une clinique et une &eacute;cole primaire, &eacute;galement financ&eacute;es par l&rsquo;argent de l&rsquo;UE ou de l&rsquo;un de ses membres, ont re&ccedil;u des ordres d&rsquo;arr&ecirc;t de travail (stop-work orders - SWOs) de la part de l&rsquo;arm&eacute;e isra&eacute;lienne. Le 24 mai, la Cour supr&ecirc;me isra&eacute;lienne a rendu un arr&ecirc;t &agrave; propos d&rsquo;un territoire habit&eacute; par des B&eacute;douins palestiniens &agrave; Khan al-Ahmar, dans les faubourgs de J&eacute;rusalem-Est, ordonnant la d&eacute;molition de 36 infrastructures appartenant &agrave; cette communaut&eacute; et le transfert forc&eacute; de ses habitants qui seront remplac&eacute;s par des colons isra&eacute;liens. Parmi les b&acirc;timents qui devront &ecirc;tre d&eacute;truits, on trouve &agrave; nouveau des infrastructures, dont une &eacute;cole publique, cr&eacute;&eacute;es l&agrave; encore avec des dons europ&eacute;ens &ndash; pour 315 000 euros. &nbsp;

&nbsp;Depuis 2009, le montant total des &eacute;quipements financ&eacute;s par l&rsquo;UE ou des Etats membres qu&rsquo;Isra&euml;l a d&eacute;mantel&eacute;s et saisis s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; plus de 1,2&nbsp;million d&rsquo;euros, dont 557&nbsp;000&nbsp;euros pour la seule ann&eacute;e 2016.

&nbsp;La raison officielle invoqu&eacute;e par les autorit&eacute;s isra&eacute;liennes est toujours la m&ecirc;me&nbsp;: ces constructions ne disposent pas d&rsquo;une autorisation pr&eacute;alable. Or, pour les Palestiniens, celle-ci est un s&eacute;same quasiment impossible &agrave; obtenir en zone C (contr&ocirc;l&eacute;e par l&rsquo;administration civile isra&eacute;lienne et qui repr&eacute;sente environ 60% de la Cisjordanie): 1&nbsp;% de leurs demandes ont &eacute;t&eacute; satisfaites entre 2014 et mi-2016.&nbsp;

Selon Bimkom, une association de planificateurs et d&rsquo;architectes isra&eacute;liens qui d&eacute;fend les droits de construction des Palestiniens, Isra&euml;l d&eacute;molit chaque ann&eacute;e des dizaines &agrave; des centaines de b&acirc;timents palestiniens en zone C.

Ce qu&rsquo;il y a de choquant, au-del&agrave; des destructions et des expropriations, c&rsquo;est le silence de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. &nbsp;Il y a bien eu quelques vell&eacute;it&eacute;s de protestation, dont une lettre remise au minist&egrave;re isra&eacute;lien des Affaires &eacute;trang&egrave;res, en octobre 2017, de huit bailleurs de l&rsquo;UE (Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Luxembourg, Irlande&nbsp;et Su&egrave;de), r&eacute;unis dans un consortium humanitaire, apr&egrave;s la destruction d&rsquo;&eacute;quipements scolaires et la confiscation de panneaux solaires qu&rsquo;ils avaient financ&eacute;s, en Cisjordanie. Mais cela n&rsquo;est pas all&eacute; plus loin. &nbsp;

Certes on ne s&rsquo;attendait pas de la part de l&rsquo;UE &agrave; beaucoup de courage mais l&agrave;, son attitude devient d&eacute;sesp&eacute;r&eacute;ment honteuse. Car, non seulement, elle ne proteste pas mais elle cache la v&eacute;rit&eacute;, &agrave; savoir que l&rsquo;argent des contribuables europ&eacute;ens sert &agrave; financer des infrastructures destin&eacute;es in fine &agrave; &ecirc;tre d&eacute;truites. Ce faisant, l&rsquo;UE encourage le gouvernement isra&eacute;lien &agrave; poursuivre la m&ecirc;me politique.&nbsp; On sait que le Premier ministre isra&eacute;lien Benyamin Netanyahou manifeste un m&eacute;pris tr&egrave;s profond pour l&rsquo;Union europ&eacute;enne. Les faits lui donnent, h&eacute;las&nbsp;! raison.

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28/06/2018 - Toute reproduction&nbsp;interdite.

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Destructions Israéliennes en Cisjordanie: l'Union Européenne reste silencieuse

En d&eacute;cembre 2015, suite &agrave; l&rsquo;attaque terroriste qui a ensanglant&eacute;&nbsp;Paris un mois plus t&ocirc;t, le ministre de la D&eacute;fense et le chef d&rsquo;&eacute;tat-major des arm&eacute;es se rendent &agrave; Moscou pour pr&eacute;senter &agrave; leurs homologues la riposte militaire fran&ccedil;aise au Levant. La Russie y joue un r&ocirc;le militaire cl&eacute;. Il faut organiser la &laquo;&nbsp;d&eacute;confliction&nbsp;&raquo;, dans les airs et sur mer. Le retour en M&eacute;diterran&eacute;e Orientale du Charles-de-Gaulle, qui est en mission dans le Golfe Persique, est programm&eacute; pour la mi-janvier&nbsp;: c&rsquo;est une &laquo;&nbsp;mer russe&nbsp;&raquo;, confient les marins fran&ccedil;ais. Apr&egrave;s un long temps d&rsquo;absence, la marine de Poutine y a repris ses droits. Elle sillonne d&eacute;sormais en permanence la Grande Bleue. Intervenue en moins de dix ans, cette &eacute;volution marque un bouleversement strat&eacute;gique majeur pour les Occidentaux. Ils y &eacute;taient en situation h&eacute;g&eacute;monique depuis la chute de l&rsquo;Urss en 1992. Ils doivent r&eacute;apprendre &agrave; compter avec ce &laquo;&nbsp;non align&eacute;&nbsp;&raquo;.

La Russie maintient aujourd&rsquo;hui une vingtaine de b&acirc;timents de guerre en M&eacute;diterran&eacute;e. C&rsquo;est moins qu&rsquo;au plus fort de la Guerre froide (pr&egrave;s de 70 unit&eacute;s dans les ann&eacute;es 70), mais significatif &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle des puissances navales actuelles. S&rsquo;ajoute son groupe a&eacute;ronaval, pr&eacute;sent a minima chaque hiver. Lors de sa derni&egrave;re incursion, son porte-avions, l&rsquo;Amiral Kouznetsov, a d&eacute;ploy&eacute; sa quinzaine de chasseurs sur le sol syrien. Enfin, depuis le d&eacute;but de la guerre, ses gros navires de d&eacute;barquement font la navette entre Novorossirsk en mer Noire, et sa base de Tartous en Syrie. Le &laquo;&nbsp;Tartous express&nbsp;&raquo; ravitaille l&rsquo;arm&eacute;e de Bachar Al Assad&nbsp;: en 2016 et 2017, on a compt&eacute; de 70 &agrave; 80 allers-retours annuels.

Pour accompagner cet effort, la flotte de la mer Noire aurait re&ccedil;u une cinquantaine d&rsquo;unit&eacute;s nouvelles depuis 2014. A commencer par plusieurs dizaines de ces corvettes et vedettes que les arsenaux russes se sont mis &agrave; produire en quantit&eacute;&nbsp;: moins on&eacute;reuses et plus rapides &agrave; construire que des fr&eacute;gates (3 unit&eacute;s pour la M&eacute;diterran&eacute;e), elles offrent un compromis optimal entre puissance et nombre. S&eacute;bastopol a aussi b&eacute;n&eacute;fici&eacute; de six sous-marins conventionnels de la classe Kilos de derni&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration. Baptis&eacute;s &laquo;&nbsp;trous noirs&nbsp;&raquo; en raison de leur silence, ils donnent du fil &agrave; retordre aux Am&eacute;ricains et aux Fran&ccedil;ais. En 2017, ils ont plusieurs fois lanc&eacute; leur missile de croisi&egrave;re Kalibr (SS-N-27 en code Otan) sur les positions djihadistes en Syrie. Au reste, ces armes polyvalentes &eacute;quipent d&eacute;sormais les corvettes. Novorossirsk, l&rsquo;autre base de la flotte en mer Noire, a vu sa capacit&eacute; d&rsquo;accueil port&eacute;e &agrave; pr&egrave;s de 60 navires.

Pour les strat&egrave;ges russes, la M&eacute;diterran&eacute;e est redevenue - comme du temps de la Guerre froide - la premi&egrave;re ligne de d&eacute;fense de la &laquo;&nbsp;m&egrave;re patrie&nbsp;&raquo;. Sa marine est charg&eacute;e de maintenir &agrave; bonne distance de sa ceinture caucasienne tant l&rsquo;Otan que l&rsquo;hydre djihadiste. Moscou est persuad&eacute;e que la guerre du Kosovo n&rsquo;aurait pas &eacute;clat&eacute; si elle avait pu d&eacute;ployer des navires en Adriatique en 1999. Apr&egrave;s le conflit en G&eacute;orgie en 2008, son d&eacute;ploiement en M&eacute;diterran&eacute;e s&rsquo;acc&eacute;l&egrave;re. Il devient une priorit&eacute; avec les &laquo;&nbsp;printemps arabes&nbsp;&raquo;. Dans son format actuel, la marine russe &eacute;paule ses alli&eacute;s riverains qui combattent le djihadisme, tout en veillant sur des points cl&eacute;s pour l&rsquo;&eacute;conomie mondiale&nbsp;: le Canal de Suez, bien s&ucirc;r, et la zone comprise entre Chypre, le Liban, Isra&euml;l et l&rsquo;Egypte, o&ugrave; l&rsquo;on a mis &agrave; jour un gisement off-shore de gaz naturel repr&eacute;sentant 5% des r&eacute;serves mondiales.

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03/07/2018 - Toute reproduction&nbsp;interdite.

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Russie: La Méditerranée, creuset des puissances

The death of the Pakistani militant Taliban commander, Maulana Fazlullah, in a US drones attack is seen as a major blow to the Pakistan Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP). The dreaded Pakistani Taliban commander Mullah Fazlullah was perished along with his four other fellows on June 13, 2018 when he was moving to his compound after attending an Iftar dinner in one of the militant camps in Marawara district of Kunar province in Afghanistan. He was killed in a US drone attack at 11 PM, the 28th of Ramadan, a spokesman for the TTP, Muhammad Khurasani disclosed in an Urdu language statement released to the media from an undisclosed location.

Born in 1974, Fazal Hayat alias Fazlullah Khurasani moved in to Afghanistan after Pakistan launched a military operation against the Sawat based militants in 2009. Since then Maulana Fazlullah has been organizing attacks on Pakistani installations.

Carrying a head bounty of 5 million US dollars, Maulana Fazlullah was the main actor behind attacking the Nobel laureate Malala Yousufzai in 2012. In December 2014, the Maulana&rsquo;s men attacked the Army Public School in Peshawar to kill 142 school children along with other staff. This prompted the Pakistan government to launch a military operation Zarb-e-Azb against the FATA based militants (now part of KP) as part of its National Action Plan (NAP) to flush the militants out of the area.

Maulana Fazlullah was a chair lift operator in the picturesque Swat valley before joining the militant outfit &ndash; Tanzeem-e-Nifaz-e-Shariat-e-Muhammadi (TNSM) spearheaded by his Father in Law Maulana Sufi Muhammad. The Maulana was amongst the 10,000 young jihadi zealots who crossed the border to join Afghan Taliban in their fight against the US-led NATO forces in Afghanistan when the Taliban&rsquo;s government was toppled in Afghanistan back in 2001.

The Maulana along with his father in law and hundreds others was arrested on their return from Afghanistan. Maulana Fazlullah after his release reorganized the TNSM to lead the way. The Maulana and his militia had taken control of the picturesque Swat valley by 2007.

&ldquo;Maulana rose to prominence when he started seditious speeches through his illegal FM radio channel&rdquo;, said a Swat based Geo Television correspondent Mehboob Ali who has been following the events taking shape in the region since early 2000.&nbsp; &ldquo;The people and particularly womenfolk contributed generously to the movement by donating their jewelries&rdquo;.

The government&rsquo;s military operation against the Fazlullah-led brigade forced over 2.5 million people to displace, one of the huge mass displacement in the political history of the country. Maulana along with his fellows moved their bases to the neighboring Afghanistan&rsquo;s Kunar and Nooristan provinces that border Bajaur agency of Pakistan&rsquo;s tribal areas.

Maulan&rsquo;s was chosen to head the Tehreek-e-Taliban Pakistan after its leader Hakimullah Mahsud was killed in a US drone attack back in 2013. At a time when the Pakistani Taliban are on the run in the wake of military operations in the country&rsquo;s tribal areas bordering Afghanistan, the death of Pakistani Taliban commander is seen as a major blow to the strength of the movement.&nbsp; Pakistan had long been demanding of the US and Afghan government to deny space to the Pakistani Taliban on its soil and hand them over to Pakistan.

This may, however; result in increasing pressure on the Pakistani authorities to reciprocate the same by taking action against the Afghan based Taliban on Pakistani soil.&nbsp; The Afghan government and US have frequently been blaming Pakistan for providing sanctuaries to the Haqqani network that are attacking the NATO and Afghan government installation inside Afghanistan.

A high level US delegation led by the Deputy Assistant Secretary of State Ms. Alice Wells is due in Islamabad sometime next week to demand Pakistan for doing more by taking action against the wanted leadership of the Afghan Taliban and Haqqani network. &ldquo;Pakistan is left with hardly any option but to take a decisive action against the Haqqani network&rdquo;, said Mr. Alamzeb Khan, editor Mashall radio (Radio Free Europe) in Islamabad.

Pakistan&rsquo;s troubles got multiplied when the country&rsquo;s name was put on the grey list of the Financial Action Task Force (FATF) in the recently held Paris moot.

Meanwhile the Taliban while announcing the death of its leader has nominated one Noor Wali Mahsud as its Amir to lead the movement. Noor Wali Mahsud, the author of recently published book &ldquo;From British Raj to American Imperialism&rdquo; is a hardcore militant commander who hails from the South Waziritsan Agency of the tribal belt. The 689 page book has some strange revelations about various terror attacks including that on former Pakistan Prime Minister Benazir Bhutto, former Interior Minister Aftab Ahmad Khan Sherpao, storming of the Army&rsquo;s General Headquarters in Rawalpindi and Mehran Airbase in Karachi. The author explains how the one Ikramullah fired bullets on former Prime Minister Benazir Bhutto to assassinate her in December 2007 , adding, the assassin was still alive.

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02/07/2018 - Toute reproduction est interdite.

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Pakistan: The TTP after Maulana Fazlullah

Il n&rsquo;y a d&eacute;sormais gu&egrave;re de jours sans manifestations en Iran. Le week-end dernier, c&rsquo;&eacute;tait &agrave; Khorramchahr, une grande ville du sud du pays, o&ugrave; les forces de s&eacute;curit&eacute; ont r&eacute;prim&eacute; avec violence des habitants qui protestaient parce qu&rsquo;ils sont priv&eacute;s d&rsquo;eau potable depuis des semaines. La semaine pr&eacute;c&eacute;dente, c&rsquo;&eacute;tait le Grand Bazar de T&eacute;h&eacute;ran qui &eacute;tait en gr&egrave;ve, avec des centaines de boutiques ferm&eacute;es, en r&eacute;action contre la chute de la monnaie &ndash; le rial a perdu 50% de sa valeur face au dollar sur le march&eacute; libre et il faut &agrave; pr&eacute;sent quasiment 100 000 rials pour un dollar. Ailleurs, &agrave; Ispahan par exemple, on manifeste chaque vendredi contre les effets d&rsquo;une s&egrave;cheresse absolument dramatique. &nbsp;

Or, m&ecirc;me si la situation &eacute;conomique, sociale et environnementale est d&eacute;j&agrave; grave, le pire est &agrave; venir avec la guerre commerciale que les Etats-Unis entendent engager contre l&rsquo;Iran et qui va bien au-del&agrave; du retour des sanctions &eacute;conomiques d&eacute;cid&eacute;es par Donald Trump. En ao&ucirc;t, Washington va restreindre la possibilit&eacute; pour T&eacute;h&eacute;ran d&rsquo;acheter des dollars am&eacute;ricains et freiner ses transactions sur l&rsquo;acier, l&rsquo;or, le charbon, les voitures. En novembre, ce sera le coup de gr&acirc;ce, tel que l&rsquo;a annonc&eacute; le d&eacute;partement d&rsquo;Etat&nbsp;: l&rsquo;administration am&eacute;ricaine entend couper toutes les exportations de p&eacute;trole et de gaz iraniennes.

D&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave;, Donald Trump a demand&eacute; &agrave; son ami et alli&eacute; saoudien Mohammed ben Salmane d&rsquo;augmenter la production de p&eacute;trole de son pays afin de faire baisser les prix du brut, principale ressource de l&rsquo;Iran. &laquo;&nbsp;Maybe up to 2,000,000 barrels,&rdquo; a-t-il indiqu&eacute;, ce qui placerait l&rsquo;Arabie saoudite &ndash; qui n&rsquo;a pas confirm&eacute; qu&rsquo;elle acceptait&ndash; &agrave; un niveau de production extraordinaire qu&rsquo;elle n&rsquo;a encore jamais test&eacute;e.

Du c&ocirc;t&eacute; iranien, on r&eacute;agit avec une certaine superbe devant la tentative am&eacute;ricaine de liguer le peuple iranien contre le r&eacute;gime de T&eacute;h&eacute;ran. &laquo;&nbsp;Six pr&eacute;sidents am&eacute;ricains avant lui (Trump) ont essay&eacute; d&#39;y parvenir mais ont &eacute;t&eacute; contraints de renoncer&nbsp;&raquo;, a indiqu&eacute; l&rsquo;ayatollah Ali Khamenei sur son site internet.&nbsp;Donc, pas question pour le Guide supr&ecirc;me de transiger avec l&rsquo;administration Trump sur la question nucl&eacute;aire ni de renoncer au programme balistique ou &agrave; son intervention militaire en Syrie. &nbsp;Mais derri&egrave;re les apparences, on sent l&rsquo;inqui&eacute;tude percer, chez les r&eacute;formateurs comme chez les ultras.

De plus, apr&egrave;s l&rsquo;unit&eacute; affich&eacute;e un temps par les diff&eacute;rentes factions apr&egrave;s la rupture am&eacute;ricaine de l&rsquo;accord sur le nucl&eacute;aire, les coups bas des factions dites &laquo;&nbsp;dures&nbsp;&raquo; contre le pr&eacute;sident Hassan Rohani ont repris de plus belle. On a pu le constater lors de la gr&egrave;ve du Grand Bazar. Ainsi, selon le Financial Times, des agents provocateurs ont &eacute;t&eacute; envoy&eacute;s sur place par les ultras pour encourager les bazaris &agrave; fermer leurs &eacute;choppes. L&rsquo;importance que la presse conservatrice a donn&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement est aussi un signe qui ne trompe gu&egrave;re. Car, m&ecirc;me si le bazar n&rsquo;a plus l&rsquo;importance strat&eacute;gique pour l&rsquo;&eacute;conomie qu&rsquo;il avait, il reste fondamental dans la psych&eacute; des Iraniens&nbsp;: c&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;alliance entre les religieux et les bazaris que le r&eacute;gime du Chah a pu &ecirc;tre d&eacute;tr&ocirc;n&eacute; en 1979.

A la faveur de la crise actuelle, les &laquo;&nbsp;durs&nbsp;&raquo; cherchent-ils &agrave; renverser le &laquo;&nbsp;pragmatique&nbsp;&raquo; Rohani&nbsp;- dont les partisans soulignent l&rsquo;&eacute;trange passivit&eacute; face &agrave; l&rsquo;aggravation de la situation ? Sans doute. Le peuvent-ils&nbsp;? Ce n&rsquo;est pas s&ucirc;r, m&ecirc;me si, la semaine derni&egrave;re, des rumeurs circulaient &agrave; T&eacute;h&eacute;ran sur une imminente prise du pouvoir par les p&acirc;sd&acirc;r&acirc;n (gardiens de la r&eacute;volution). Car, jusqu&rsquo;&agrave; ce jour, le pr&eacute;sident iranien demeure soutenu par le Guide supr&ecirc;me. Et il a &eacute;videmment pris la mesure de la menace&nbsp;: dans son dernier discours, il a d&eacute;clar&eacute; qu&rsquo;il ne quitterait pas le pouvoir.

Cependant, une id&eacute;e jusque-l&agrave; taboue, commence &agrave; faire son chemin au sein du r&eacute;gime. Celle de discuter directement et &laquo;&nbsp;sans conditions&nbsp;&raquo; avec &laquo;&nbsp;l&rsquo;ennemi am&eacute;ricain&nbsp;&raquo;. Une centaine de personnalit&eacute;s r&eacute;formatrices ou pragmatiques en ont &eacute;mis l&rsquo;id&eacute;e, fin juin, s&rsquo;attirant les foudres du chef des p&acirc;sd&acirc;r&acirc;n, le g&eacute;n&eacute;ral Mohammad Ali Jaffari, pour qui une telle option &laquo;if not treason, was preparation for concessions with the US&nbsp;&raquo; and &laquo;&nbsp;would equal the death of the Islamic revolution.&raquo;

N&eacute;anmoins, il se murmure &agrave; T&eacute;h&eacute;ran que les factions ultras, si la situation int&eacute;rieure devient trop difficile, pourraient reprendre &agrave; leur compte une telle id&eacute;e. Mais pas question d&rsquo;en laisser l&rsquo;initiative &agrave; Rohani. Elle serait d&rsquo;abord pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e par son renversement.

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05/07/2018 - Toute reproduction interdite.

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